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Dans les concessions agricoles, un « contact client rude » qui « use »

Les mécaniciens sont souvent en première ligne face aux récriminations des agriculteurs.

Le Sedima compte s’attaquer à la relation parfois houleuse entre les distributeurs et les agriculteurs, qui entraîne aujourd’hui des difficultés à recruter.

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Il souhaite en faire un axe fort de sa présidence. Stéphane Leblond, à la tête du Sedima, entend apaiser la relation parfois houleuse entres les distributeurs et les clients, c’est-à-dire les agriculteurs. « Notre volonté, c’est de construire avec eux un partenariat comme avec les constructeurs. Il y a un profond travail à mener à ce sujet », confie-t-il, à l’occasion du bilan de l’enquête semestrielle menée par le syndicat auprès de ses adhérents.

« Le contact client est rude, on a des jeunes déjà usés, constate Étienne Webre, le secrétaire général du Sedima. Il faut toujours intervenir vite, avec des saisonnalités intenses. Nous sommes là dès que le premier client moissonne et restons présents jusqu’au dernier. Pour le lait, c’est même du non-stop toute l’année ».

Des prises de commandes en berne

Car si le recrutement d’apprentis est de plus en plus aisé, notamment grâce aux campagnes de communication du Sedima, l’embauche de salariés qualifiés reste épineuse. « Ils n’ont plus envie de faire tout une carrière au même endroit », souligne Stéphane Leblond. Si en plus, ils sont malmenés par les clients, ils partent ailleurs. Surtout dans un secteur, le machinisme agricole, où les débouchés restent encore nombreux.

Ces relations tendues s’ajoutent à une conjoncture économique toujours compliquée. Les prises de commandes sont en recul en moyenne de 7 à 9 % sur le premier semestre par rapport à 2024. Les grandes cultures sont particulièrement impactées, avec des chiffres qui se rapprochent de la situation catastrophique de la viticulture. La polyculture-élevage et l’élevage s’en sortent beaucoup mieux.

En moyenne, le chiffre d’affaires global des distributeurs a reculé de 6 à 8 % sur les six premiers mois de l'année. Le magasin et les pièces (plus 1 à 3 %) et l’atelier et le SAV (plus 3 à 5 %) sauvent les meubles. Le Sedima ne table pas sur une reprise des commandes au second semestre 2025. « Les premiers échos des moissons sont encourageants mais les prix ne sont pas extraordinaires », avance Stéphane Leblond. La trésorerie reste un point difficile pour 53 % des concessionnaires.

Les stocks du neuf diminuent

Un point positif, les stocks de machines neuves qui débordaient en 2024 reviennent doucement à un niveau supportable. 74 % des distributeurs les estimaient supérieurs à la normale l’année dernière, ils ne sont plus que 34 %. Les stocks d’engins d’occasion sont en revanche trop élevés pour 57 % contre 53 % en 2024. « Ce sont des machines récentes, de forte valeur, qui pèsent sur la rotation. C’est aussi, indirectement, une conséquence de la hausse des prix », explique le président du Sedima.  

Dernier point, les concentrations et les rachats tonitruants de concessions enregistrés en 2024 « se sont calmés ces derniers mois », avance Étienne Webre. « Nous n’avons pas entendu parler de réductions du nombre de bases, se félicite Stéphane Leblond. C’est une garantie pour la qualité du service. Si vous devez rouler 70 km au lieu de 25 pour acheter une pièce, cela ne va pas le faire ». Et rien de tel qu'un petit trajet pour rester zen à l'arrivée...

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